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Deux Nobel et un médaillé Fields déjeunent avec François Hollande

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Trois Prix Nobel ont quitté leur laboratoire pour venir déjeuner à la Maison de l’Amérique latine : Albert Fert pour la physique, Jules Hoffmann pour l’immunologie et Cédric Villani (médaillé Fields, certes, mais c’est un Nobel déguisé) pour les mathématiques. C’est donc le gratin de la recherche, en somme, que François Hollande a écouté et interrogé lundi. Et encore, Françoise Barré-Sinoussi aurait pu être de l’événement si elle n’avait été appelée ailleurs.

A ces pontes, le candidat s’est ouvert des questions qu’il avait envie de creuser avant de prochainement faire un grand discours sur l’enseignement supérieur et la recherche.
Comment donner le goût des sciences ? Comment piloter la recherche pour que les chercheurs cherchent vraiment et ne dilapident pas leur temps en remplissage de formulaire ? Comment démocratiser un peu plus les études universitaires ?

Sur toutes ces interrogations, la tablée a été bavarde. Chacun avec le prisme de sa discipline. Aux côtés des trois leaders de la physique, l’immunologie et les mathématiques, s’étaient joints Jean-François Bach, Professeur émérite à l’université Paris-Descartes et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences depuis janvier 2006, Agnès Buzyn, la nouvelle directrice de l'Institut national du cancer (Inca), mais aussi Jean-Pierre Bourguignon député PS de la 3e circonscription de la Seine-Maritime, rapporteur spécial des crédits de la mission «Conseil et contrôle de l’Etat».
C’est le chargé de recherche dans l’équipe de François Hollande, Jean-Yves le Déaut qui avait monté ce rendez-vous. Ce professeur d’université qui assure à Sciences Po, un cours sur les grands enjeux scientifiques travaille avec le responsable de tout le secteur éducatif auprès de Vincent Hollande, Vincent Peillon.

Chaque scientifique a trouvé là le temps de développer les approches qui lui semblaient essentielles et de faire passer « son » message. Pour Cédric Villani, la science doit se faire une place plus légitime dans la société. Et à ses yeux, le chercheur se doit d’y contribuer. Un exigence qu’il s’applique depuis sa médaille Fields, au dépens de ses travaux de recherche. Et le chercheur de rappeler le rôle de l’enseignant et de l’école primaire dans la construction d’un goût pour les sciences.

Aux yeux d’Albert Fert, l’important serait plutôt le lien entre la science, l’innovation et l’économie. Un sujet qui a lui aussi été abordé hier. Les chercheurs qui avaient accepté de venir « éclairer » le candidat socialistes lui ont fait part d’autres inquiétudes comme la peur de la fuite des cerveaux. « et la fuite des cerveaux ce n’est pas seulement vers l’étranger. C’est aussi la fuite vers la banque », comme le précise Jean-Yves le Déaut, regrettant que la France soit le seul pays où le doctorat n’est pas reconnu dans la fonction publique. La dualité de l’enseignement supérieur partagé entre les universités et les grandes écoles est aussi intervenue comme un soucis des convives.

Evidemment, pas de déjeuner sans quelques mignardises comme la campagne 2012 va en servir encore et encore… A l’un des scientifiques racontant que les vœux de 2009 du chef de l’Etat avaient été perçus comme un « mauvais discours » par le monde de la recherche, le candidat socialiste a répondu, l’air absent « Ah, oui, de quel mauvais discours parlez-vous ? ».
Maryline Baumard


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